Quand le Seigneur t’appellera, que répondras-tu ?
- vincentetienne13
- 7 sept. 2021
- 4 min de lecture
Cherré-Au, le 7 septembre 2021

Chers frères et sœurs,
J’aimerais partager avec vous une méditation autour de trois récits de vocation. Celle du jeune Samuel, du prophète Esaïe et enfin de Jérémy.
Voici le premier récit :
« Le SEIGNEUR appela Samuel encore une fois. Samuel se leva, alla trouver Éli et lui dit: "Me voici, puisque tu m'as appelé." Il répondit: "Je ne t'ai pas appelé, mon fils. Retourne te coucher." Samuel ne connaissait pas encore le SEIGNEUR. La parole du SEIGNEUR ne s'était pas encore révélée à lui. Le SEIGNEUR appela encore Samuel, pour la troisième fois. Il se leva et alla trouver Éli. Il lui dit: "Me voici, puisque tu m'as appelé."
Éli comprit alors que le SEIGNEUR appelait l'enfant. Éli dit à Samuel: "Retourne te coucher. Et s'il t'appelle, tu lui diras: Parle, SEIGNEUR, ton serviteur écoute." Et Samuel alla se coucher à sa place habituelle. Le SEIGNEUR vint et se tint présent. Il appela comme les autres fois: "Samuel, Samuel!" Samuel dit: "Parle, ton serviteur écoute. » (1S 3:6-10)
Souvenez-vous. Le jeune Samuel est mis au service d’Eli en remerciement de sa mère, Anne, pour avoir été exaucée de son désir d’enfanter. Ce texte est d’une grande beauté. Il montre la délicatesse d’un Dieu qui appelle délicatement, sans s’imposer mais sans se lasser. Il montre également le vieux prêtre Eli, qui ne voit plus très clair de ses yeux, mais qui est celui qui comprend que le Seigneur appelle qui il veut.
Un second passage relate une autre vocation, celle du prophète Esaïe, qui a une vision (vous arrive-t-il encore de rêver ?), voit la gloire de Dieu.
« J'entendis alors la voix du Seigneur qui disait: "Qui enverrai-je? Qui donc ira pour nous?" et je dis: "Me voici, envoie-moi!". Il dit : « Va(…) ! » (Is 6,8-9a)
Le prophète Jérémie est fatigué. Il parle au nom du Seigneur, mais ce qu’il dit semble inacceptable à ses contemporains qui s’opposent vivement à ses paroles. Il se plaint au Seigneur en ces termes : « Quel malheur, ma mère, que tu m'aies enfanté, moi qui suis, pour tout le pays, l'homme contesté et contredit. Je n'ai ni prêté ni emprunté, et tous me maudissent. »(Jr 15,10). Jérémie aimerait un peu plus de reconnaissance, n’est-il pas méritant d’essayer de servir le Seigneur ?
« C'est à cause de toi, sache-le, que je supporte l'insulte. Dès que je trouvais tes paroles, je les dévorais. Ta parole m'a réjoui, m'a rendu profondément heureux. Ton nom a été invoqué sur moi, SEIGNEUR, Dieu des puissances ». (Jr 15, 15b,16)
Pourquoi lisons-nous ces textes certains dimanche du calendrier liturgique en concluant : « la Parole de Dieu » ? Est-ce pour nous dire que Dieu s’est adressé aux prophètes en ces termes ? Non, c’est pour nous dire qu’au travers de ces récits, c’est à nous qu’il s’adresse aujourd’hui.
Dieu appelle. Le croyons-nous vraiment ?
Qui Dieu appelle-t-il ? Jésus nous donne une réponse en Marc 12, 27 : « Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants ! ». Dieu n’est pas celui qui a appelé les prophètes, celui qui était. Il est Celui qui Est (Ex 3,14), pas celui qui fût. Il appelle les vivants d’aujourd’hui.
Jésus partage sa mission avec ses disciples. Un jour, on leur amène un épileptique, ceux-ci essaient par leurs propres forces de le guérir. En vain. Jésus s’écrie dans ce qui ressemble à une montée de colère :
« Génération incrédule, jusqu'à quand serai-je auprès de vous? Jusqu'à quand aurai-je à vous supporter? Amenez-le-moi. »
Pourquoi les disciples ne sont-ils pas parvenu à le guérir, malgré leur bonne volonté ? Jésus leur en dévoile la clef : « Il leur dit: "Cette espèce-là ne peut sortir que par la prière." ».
Décryptage en termes du 21ème siècle : Jésus nous dit : « Combien de temps attendrez-vous que j’agisse à votre place ? Quand comprendrez-vous ? » Ne comprenons pas que l’incarnation du Dieu-Amour soit lassé de ses disciples. Il leur demande d’agir sans attendre, mais avec la prière, c’est-à-dire en comptant sur l’aide de l’Esprit-Saint.
Pourquoi évoquer ces trois récits de vocation et terminer par cette interpellation vigoureuse de Jésus ? Vous l’avez peut-être déjà compris : pour en venir à aujourd’hui ! Aux Lucioles que nous sommes vous et moi.
Comme tellement d’autres, j’ai reconnu un appel, un jour de mars 2015. Un appel à appeler… à vivre une solidarité, une fraternité dans la prière. L’Esprit-Saint a fait le travail qu’Il voulait avec chacun de nous, chacun de vous. Pour être honnête, je n’ai absolument pas compris à l’époque qu’Il rassemblerait autant d’hommes et des femmes dans la fidélité discrète de la prière.
Aujourd’hui, il me semble qu’Il appelle encore. A agir, à accompagner, parfois à conduire. Il nous dit (je m’inclue bien entendu dans ce « nous ») : « jusqu’à quand devrai-je vous le dire, par la voie de la Parole et par celle de mes Témoin
s, que je vous appelle, à cette joie de ressentir que mon nom a été invoqué sur vous ? »
Si vous pensez que les Lucioles ne sont qu’œuvre humaine, laissez (-les) tomber ! Si vous y reconnaissez la présence de Dieu, alors priez le Maître de la moisson afin qu’il envoie des ouvriers (Mt 9,38). Alors peut-être devrez-vous prendre votre part et réentendre le Seigneur nous dire par les conseils d’Eli : « Et s'il t'appelle, tu lui diras: Parle, SEIGNEUR, ton serviteur écoute ».
Amen.
Etienne VINCENT.
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