La prière des Lucioles 6

Sois béni pour tous les bienfaits dont tu nous combleras aujourd’hui et que Ta Sainte Providence guide nos pas.

Cette dernière phrase de la prière matinale nous invite à une attitude du cœur : celle de la gratitude. Cette gratitude est due à Dieu lorsque nous plongeons dans le merveilleux mystère de sa Providence.

Ce mystère consiste à croire, à la suite de l’Apôtre Paul, que « Dieu fait tout concourir au bien de ceux qu’il aime » (Rm 8,28). Ce n’est pas une vision béate de la réalité. Paul a été marqué dans sa chair des combats qu’il a supporté pour Dieu :

« Je trouve maintenant ma joie dans les souffrances que j'endure pour vous, et ce qui manque aux détresses du Christ, je l'achève dans ma chair en faveur de son corps qui est l'Église » (Col 1,24).

Dieu nous aime et pourtant permet la souffrance, l’injustice dans notre monde. Personne n’a « résolu » ce mystère, il n’existe pas d’équation fondamentale pour le dévoiler. Pourtant, nous en avons un éclairage par le sacrifice du Christ lui-même. Il n’a pas demandé à souffrir, à être rejeté. Mais il savait qu’au travers de ce scandale, la Vérité de l’amour de Dieu seraient révélés au monde. Cette perspective a été farouchement rejetée par Pierre qui en fait le reproche à son maître : « Dieu t'en préserve, Seigneur! Non, cela ne t'arrivera pas ! » (Mt 16,22).

Pour nous aussi, la souffrance et le mal constituent un mystère et un scandale. Mais nous savons que Dieu sait tirer un bien du mal dont – faut-il le rappeler ? – il est toujours innocent. Nous pouvons ainsi nous dire chaque matin que le Seigneur nous comblera de ses bienfaits. Au travers les belles et bonnes choses que nous vivrons. Aussi au travers les plus difficiles, même de l’insupportable.

Le Seigneur ne m’ a pas accordé cette nouvelle journée parce qu’il ne savait pas quoi faire de moi, ou n’avait pas le temps (dans son agenda surchargé) de s’occuper de moi. Il me donne la vie, il me conduit sur un chemin qui mène au bonheur. Je n’aurai pas assez de ma vie pour le remercier et le bénir pour cela.

E.V.