Baptisés dans ce monde, au service de nos frères
- vincentetienne13
- 15 juil. 2021
- 3 min de lecture

Chers Frères et Sœurs,
Ce temps estival, souvent synonyme de repos ou de changement de rythme de vie, est aussi celui de se (re)poser les questions sur le sens de ses engagements.
Si je devais parler des Lucioles sous forme de charade, je dirais que mon premier est la fidélité. Mon second est l’engagement en tant que chrétien. Mon tout est une fraternité.
La fidélité ? C’est celle que nous voulons rendre au Seigneur qui lui nous est indéfectiblement fidèle. C’est un acte de justice et un chemin de bonheur car nous savons qu’il est la source de la Vie, source de paix et de bonheur. Pour cela, nous nous appuyons sur des frères et des sœurs mus par le même désir et la même conscience de leur fragilité.
L’engagement ? Ce terme vous étonne peut-être. Et pourtant ! Nous ne commenterons peut-être jamais assez la phrase de la prière du soir proposée aux Lucioles : « Suscite dans notre paroisse des vocations de baptisés, qu’ils témoignent de Ta Bonté et de la joie de vivre dans ton amitié ».
Notre appel de baptisés est de témoigner. Nous n’avons qu’une vie pour essayer de le comprendre et de le réaliser. Témoigner, ce n’est pas, comme beaucoup le comprennent, imposer ses vues. Nous retrouvons la redoutable confusion entre témoignage et prosélytisme. On n’impose pas la foi. La foi se diffuse par capillarité, par le témoignage de vie et de paroles des personnes qui osent faire savoir à la suite de qui ils essayent d’avancer. Une réponse à ce fameux « Venez à ma suite[1] » que Jésus a adressé à ses premiers disciples sur le bord du lac de Tibériade… qui se conclue par « Allez donc, de toutes les nations faites de disciples[2] » à la fin de l’évangile de Matthieu.
Nous ne sommes bien entendu pas tous appelés à la mission des apôtres qui ont quitté leurs familles pour vivre quelques années de compagnonnage avec Jésus qui les enseignera avant de les envoyer à son tour en mission pour témoigner de la Vérité. Avez-vous remarqué que Jésus est resté un temps relativement court avec eux[3] ? Leur avait-il tout dit ? Probablement pas. Mais il promet à ses disciples qu’ils feront des œuvres encore plus grandes que les siennes lorsque lui sera retourné au Père.[4] Ces derniers ont en effet à découvrir qu’ils ne sont pas appelés à être d’éternels auditeurs du Maître. Ils ont reçu de lui une mission.
Cette mission, c’est celle du baptisé. Celle de témoigner là où il vit. Dans sa famille, auprès de ses enfants, de ses amis, dans sa paroisse… Parfois, cela signifie prendre des responsabilités au service de ses frères. Si dans notre église, nous utilisons volontiers le nom de pasteurs, hérité de la tradition pastorale des hébreux, ne croyons pas que notre vocation soit celle de moutons qui attendraient tout de leurs bergers.
Au sein des Lucioles, j’ai reçu depuis six ans beaucoup de joies à écouter, à appeler et à accompagner mes frères et mes sœurs. Je suis un baptisé comme les autres, appelé moi-même à une mission que j’ai essayé d’assumer malgré mes limites. Une mission qui a été soutenue par tant de grâces que celles-ci l’emportent très largement sur les peines et les déceptions. Une mission que je ne me suis jamais fatigué d’accomplir.
J’ai cependant décidé de remettre au Conseil des Lucioles ma mission d’accompagnateur. Je pense qu’aujourd’hui ma présence est un obstacle à la prise de responsabilité et finalement à leur vocation de baptisés. Les Lucioles ne doivent pas être centrées sur une seule personne, sinon celle du Christ lui-même.
Je ne quitte pas les Lucioles. Vous pourrez tous continuer de compter sur mes prières. J’ai moi aussi tellement besoin des vôtres ! Je reste donc parmi vous, demandant au Seigneur qu’il suscite parmi nous de nouveaux témoins qui répondront joyeusement à l’appel de se mettre à leur tour, pour un temps, au service de leurs frères.
Soyez tous bénis,
Etienne VINCENT
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